Dada et la révolution surréaliste
1920-1927
Avec Littérature, Péret découvre Lautréamont, Jacques Vaché, Les Champs magnétiques et l’écriture automatique, Tzara et Dada. Au « procès » intenté par Dada à Maurice Barrès, son apparition en soldat inconnu allemand rend le public fou de rage.
En 1921, son premier livre, Le Passager du Transatlantique, illustré par Arp, montre ce dont il est capable. En 1922, l’expérimentation des sommeils hypnotiques lui permet d’aller plus loin dans la libération de la parole. « Lâchez tout », proclame Breton, ce que Péret prendra toujours au pied de la lettre. En 1924, Breton confie la direction de La Révolution surréaliste à Pierre Naville et Benjamin Péret, « les plus intégralement animés du nouvel esprit et les plus rebelles à toute concession. »
André Breton, Paul Éluard, Tristan Tzara et Benjamin Péret
© Musée d'Israël, Jérusalem
La guerre du Maroc les précipite dans la politique et les bras du parti communiste, qui seul alors semble capable de faire la révolution. En juin 1925 le scandale de la Lettre ouverte à Paul Claudel ferme à Péret la porte des journaux. En août, les surréalistes se joignent aux jeunes révolutionnaires communistes de Clarté pour publier La Révolution d’abord et toujours ! En septembre, Péret entre à L’Humanité, en charge du cinéma, puis des rubriques antimilitarisme et anticléricalisme.
Premier surréaliste à adhérer au parti communiste en 1926, il est pourtant viré de L’Humanité en décembre sur décision d’un parti de plus en plus inféodé à Moscou. Il choisit alors l’« opposition de gauche » et sera, le reste de sa vie, sans cesser d’être poète, un « révolutionnaire permanent ».
Benjamin Péret. Manuscrit du Passager du transatlantique
© Bm Nantes
Benjamin Péret. Cahier de collages surréalistes
© Bm Nantes
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